Passons à une énergie positive
Emission de Radio Impact du 1.6.2023
Interview avec Achim Langer
Avec leur habitation située entre une autoroute et un circuit automobile, les riverains du parc éolien ont bien le droit de se poser des questions sur le risque de nuisances supplémentaires. L’étude d’incidences est là pour objectiver ces nuisances, les quantifier et déterminer des mesures de prévention.
Les éoliennes, ça fait du bruit ? Oui. C’est une mécanique qui tourne, des engrenages qui s’emboîtent et des pales qui produisent un léger sifflement en brassant l’air, ce qu’on appelle « bruit aérodynamique ». Mais personne n’habite dans une éolienne, ni au pied, ni même tout près : à Bernister, les distances entre les éoliennes et les habitations les plus proches sont supérieures aux normes requises. Pour le cas où un vent fort rendrait les éoliennes plus bruyantes que ce que les normes admettent, les machines sont toutes équipées d’un programme de bridage automatique qui les ralentit. Pour le parc de Malmedy, les simulations montrent déjà que ce système ne fonctionnera jamais car les niveaux de bruit admissibles ne seront jamais atteints. Et cela quel que soit le choix final sur le modèle de machine installé.
Les modélisations ont envisagé toutes les situations
Trois modèles de machines, de deux constructeurs différents, sont prévues dans la demande de permis unique actuellement en phase d’enquête publique. Leur puissance sera dans une gamme entre 3,45 et 4,8 MW. Autour du site, 34 points de contrôle de bruit ont été déterminés pour modéliser toutes les situations et en particulier les périodes de vent hivernal fort. Les résultats de calcul ont été très positifs : au niveau de la maison isolée la plus proche, côté Burnenville, le bruit reçu sera entre 40,1 et 41,6 dBA ; côté Francorchamps entre 40,5 et 42,1 dBA. Des niveaux à comparer à ceux de la réglementation wallonne :
- 45 dBA maximum le jour (de 7 à 19 h)
- 43 dBA maximum en dehors de ces heures et les dimanches et jours fériés.
Du côté des zones d’habitat au plan de secteur, la situation est encore meilleure : le bruit perçu sera compris entre 32,2 et 33,8 pour Bernister, 36,2 et 37,7 pour Burnenville et 31,3 et 32,8 dBA pour Francorchamps. Les cartes de ces modélisations sont dès à présent disponibles.
Rappelons qu’il s’agit des niveaux maxima atteignables, qui n’arrivent que 10 % du temps sur une année. Et quand le vent est faible, la nature calme, les éoliennes sont bien plus silencieuses.
Un contrôle en situation réelle est prévu a posteriori
Une fois les éoliennes en service, un organisme agréé sera chargé de réaliser un suivi acoustique afin de vérifier que les normes de bruit sont bien respectées en situation réelle.
Et cette ombre qui passe, gênante ?
Si l’ombre d’une pale survole la maison d’un riverain et le dérange, cela ne peut arriver, dans le pire des cas, que 30 minutes par jour et 30 heures par an au total, dixit la réglementation wallonne. Sinon, arrêt automatique obligatoire des éoliennes. Pour le cas qui nous occupe, l’étude d’incidences a déterminé qu’en situation normale, pour toute habitation, le nombre d’heures d’arrêt sera égal à zéro. Néanmoins, les machines seront équipées du dispositif d’arrêt automatique afin de pouvoir respecter les normes dans le cas le plus défavorable. C’est-à-dire si les hasards d’une météo ensoleillée de longue durée favorisaient la présence prolongée de ces ombres mouvantes.
Il sera aussi prévu d’inclure le calendrier des courses automobiles dans le système d’arrêt temporaire des éoliennes afin de ne pas distraire les pilotes en action sur le circuit de Spa-Francorchamps.
Des questions de santé non pertinentes
Aucune étude scientifique n’a jamais pu mettre en évidence une effet négatif des éoliennes sur la santé, que ce soit au niveau des infra-sons ou des champs électromagnétiques. Par conséquent, aucune mesure particulière n’est envisagée pour le parc de Malmedy, si ce n’est un principe de précaution qui rassurera les personnes électrosensibles : le câble de raccordement sera enterré à une distance minimale de 2 m des habitations telle que le champ magnétique sera de 0,28 µT. Et cela seulement quand le câble sera à pleine charge, ce qui n’arrivera pas souvent. Or le Conseil supérieur de la santé recommande un maximum de 0,40 µT pour l’exposition prolongée des enfants. On est donc très largement en dessous de la norme.
Il ne restera donc plus qu’une seule nuisance à combattre : celle des faux bruits et des craintes infondées…
L’équipe Courant d’Air.
- Retrouvez plus de détails dans la brochure de 12 pages distribuée depuis le 15 mai dans toutes les boîtes aux lettres de Malmedy et villages avoisinants.
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- Lisez « Sons, infrasons et ombres portées des éoliennes, nuisances réelles ou… imaginaires ? » sur https://www.renouvelle.be/fr/sons-infrasons-et-ombres-portees-des-eoliennes-nuisances-reelles-ouimaginaires/
Légende image
La carte d’ombrage annuel indique combien d’heures par an les ombres des pales atteindront différentes zones. En rouge, plus de 40 h (aucune habitation concernée) ; orange 30 à 40 h ; jaune 20 à 30 h ; vert pâle 10 à 20 h ; vert foncé 1 à 10 h.